Je partirai d’un événement récent qui est plus qu’un fait divers car il montre comment les activités scientifiques font l’objet d’un discours politique qui soulève des questions épistémologiques majeures.
La cour d’appel de Colmar vient de relaxer les 54 faucheurs qui avaient saccagé en 2010 les vignes transgéniques que l’Inra avait planté dans le cadre réglementaire mais qui néanmoins étaient en plein air, à tous vents et visitables par les insectes, les rongeurs et les oiseaux de l’endroit. Continuer la lecture
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L’architecture enseignée aux étudiants est centrée sur le problème de la conception. C’est la passionnante question de l’organisation des formes sous le jeu des contraintes d’usage et de construction. Dans la tradition de Vitruve et des anonymes de l’Antiquité et du Moyen-âge dont les œuvres témoignent des problèmes et des choix, on évoque les maîtres de la Renaissance Alberti, Pacioli, Brunelleschi, Palladio, Serlio, la période classique, etc., et on enrichit la « philosophie du projet » par l’analyse des doctrines récentes de la création architecturale dans cette littérature abondante des Louis Kahn, Le Corbusier, Venturi, Jencks, etc., qui reparcourt elle-même l’histoire de l’architecture pour en tirer des motivations originales.
Nous sommes de plus en plus évalués par des voies directes et indirectes selon des procédures de plus en plus perfectionnées. De quelles raisons disposons-nous réellement pour faire valoir la superficialité de ces usages ? Ces méthodes de management sont économiquement performantes… pour ceux qui en tirent avantage. Mais le problème est que le fait que leur justification économique soit finalement la traduction d’intérêts explicites ne donne pas pour autant d’arguments clairs pour dénoncer ces pratiques. Les mathématiques ont ici un rôle culturel central que je vais expliquer.
L’éditorial de The Economist de ce mois d’octobre 2013 intitulé « How science goes wrong » s’inquiète de la dégradation de la qualité de la recherche. Même la procédure de l’évaluation par les pairs et le système de la mise en concurrence des revues et des auteurs sous l’angle de la réputation quantitative est mise en accusation alors que ceci a été clairement le résultat de l’extension au domaine de la connaissance de la pensée libérale dont le mensuel The Economist est un fervent défenseur.
Une idée courante, inspirée des raisonnements idéalisés de l’économie néoclassique, est que l’épuisement progressif des ressources épuisables va faire monter leur prix, et que ce phénomène — certes perturbateur — n’en est pas moins souhaitable pour la raison qu’il va engendrer les changements de comportement qui sont indispensables. Cette idée est absolument fausse, et il est grave que nombre d’hommes politiques, gardent en tête ce schéma erroné. Sans doute l’épuisement des ressources appelle des changements de comportement, mais les prix sont de très mauvais indicateurs ou baromètres dans cette affaire.